(Bonnes)
Questions

 

Vous trouverez ci-dessous une série de questions/réponses qui pourront éventuellement vous guider dans vos interrogations et vous apporter les éclairages nécessaires quant à de possibles hésitations ou réticences à consulter.

 


 

Q : Pourquoi & quand consulter ?

 

R : Si rencontrer un professionnel du psychisme est une étape importante dans une trajectoire de vie (qui se voudrait) individuée, l'élément déclencheur est en premier lieu un désir conscient de changement : sortir d'un mal-être persistant, de difficultés affectives ou relationnelles, mettre fin à des conduites d'échec à titre de répétition qui invalident les sphères familiales, sociales, professionnelles ou amoureuses...

 

Les raisons qui amènent à la consultation sont de fait très larges et toutes personnelles.

Il est cependant bon de préciser qu'une prise en charge (et c'est d'autant plus marqué pour la méthode psychanalytique) a des effets adaptatifs (voire curatifs) sur son ou ses symptômes, mais présente également des applications préventives de par la réflexion et compréhension qui est apportée sur ce qui gêne, bloque ou fait souffrir ainsi que sur les positionnements malheureux (souvent inconscients) renforçant ou aggravant ces processus et verrouillant de par-là même une possible ouverture évolutive.

 


 

Q : Quel type de consultation choisir ?

 

R : Dans le paysage actuel des thérapies dites "psy" et autres disciplines visant au mieux-être ou à l'épanouissement personnel, de nombreuses pratiques cohabitent, avec des présupposés, champs d'action et outils d'intervention très différents.

 

Pour identifier ce qui pourrait a priori correspondre le mieux à sa propre sensibilité, il est tout d'abord nécessaire de s'interroger sur ce qui est principalement recherché :

 

- la médiation : est-ce la parole qui attire en premier lieu ou au contraire une approche sur le corporel est-elle préférée (sans compter sur les possibles liens avec la création/l'agir...) ?

 

- le mode de prise en charge : une consultation individuelle est-elle la mieux adaptée quant à soi, ou est-ce préférable d'envisager une consultation familiale, de couple...?

 

- l'objet de la méthode en elle-même : y a-t-il plutôt une prise en compte et un travail sur la sphère consciente/émotionnelle..., ou l'analyse et son application portent-t-elles sur les aspects inconscients et parties moins connues de la personnalité...?

 

En fonction de ces quelques points de repère, il est déjà plus facile d'orienter ses recherches et de trouver le spécialiste correspondant.

 


 

Q : Comment déterminer le professionnel à rencontrer ?

 

R : Nul besoin d'effectuer une enquête très poussée pour se rendre compte de la difficulté qu'éprouvent la plupart des individus lorsqu'il s'agit de différencier les multiples acteurs du champ très large que celui du mieux-être psychologique.

 

Dans cette nébuleuse des appellations (d'origine contrôlée, ou non...), il est important de distinguer les professions réglementées (dont psychiatres, psychologues et plus récemment psychothérapeutes font partie), de celles qui ne sont pas encadrées par un cadre légal spécifique (comme c'est actuellement le cas pour les psychanalystes, psychopraticiens...) :

 

- le psychiatre : médecin spécialisé, il pratique le diagnostic et le traitement des pathologies mentales et troubles de diverse ampleur. Son champ d'action principal est prescriptif (médicamenteux) mais il peut également être associé à d'autres méthodes telles la psychothérapie, la psychanalyse... (si celui-ci est formé à ces méthodes particulières) ;

 

- le psychologue : expert du développement, comportement, de la personnalité et des fonctions psychologiques, il est détenteur d'un titre universitaire réglementé (bac +5), répertorié auprès de la D.D.A.S.S. de son département d'exercice (répertoire ADELI). N'appartenant pas au champ médical, son outil n'est donc pas l'ordonnance mais l'entretien (individuel ou en groupe) qui peut être éclairé par l'utilisation de tests, bilans... Sa pratique peut également passer par la psychothérapie, la psychanalyse ou d'autres techniques si ses apprentissages ont été complétés par ces différentes approches ;

 

- le psychothérapeute : professionnel dont les conditions d'usage du titre sont désormais réglementées au niveau d'une formation de base, il peut être issu de la psychiatrie (lui permettant une obtention administrative directe/automatique du titre de psychothérapeute), du monde médical, psychologique ou psychanalytique (avec des conditions supplémentaires de formation à remplir en ce qui concerne précisément la connaissance des processus psychiques, de la psychopathologie, des pathologies psychiatriques, et des approches en psychothérapie, assorti d'une période de stage). Ce superviseur du système conscient s'appuie sur une démarche d'aide active, visant la plupart du temps un objectif déterminé, négocié avec le patient. Egalement retrouvé sous l'appellation non réglementée de psychopraticien, ses instruments peuvent être nombreux et variés, fonction des courants et des médiations utilisées ;

 

- le psychanalyste : alchimiste de l'inconscient et de ses répercutions malheureuses (qui se veulent résistantes à la volonté ou toute autre forme de traitement/thérapie), sa prise en charge ou cure psychanalytique est une cure par la parole, interprétative d'un discours non conscient. L'analyste peut être issu de formation médicale/psychiatrique, psychologique (ou même psychothérapeutique), mais ceci ne constitue pas une règle exclusive. En effet, ce secteur d'activité particulier étant libre, ses origines de formation ou son parcours peuvent être encore plus larges, du moment que celui-ci est passé par un institut privé de formation psychanalytique (et que ce dernier ait validé son cursus). Sa provenance initiale n'a de principe (et de fait) que peu d'importance. Elle est souvent élargie au secteur éducatif, social, paramédical, philosophique ou même à d'autres champs sans liens apparents avec le futur exercice. In fine, seule compte la qualité, le sérieux et l'approfondissement de la (longue) formation de psychanalyste qu'il aura suivie par la suite, et qui sera obligatoirement accompagnée par une analyse personnelle suffisamment poussée et aboutie pour mener à l'obtention du titre professionnel de l'établissement valideur. Son activité libérale est escortée (en début de carrière tout au moins) par une supervision. En tout état de cause, il se doit (et se devra) de poursuivre, actualiser et renouveler sa formation et pratique personnelle et professionnelle.

 


 

Q : Combien coûte une consultation ?

 

R : La question du paiement de l'acte d'un spécialiste est importante car un réflexe classique est d'associer d’une manière rapide consultation et Sécurité Sociale (voire mutuelle). Ceci ne constitue en aucune façon un lien automatique dans le cadre particulier (réglementé et non réglementé) de la santé mentale.

 

En effet, pour qu'il y ait intervention de l'assurance maladie (et éventuellement d'un organisme complémentaire), il est nécessaire de rencontrer:

 

- soit un médecin, psychiatre ou tout autre professionnel exerçant avec un titre médical (une vigilance est néanmoins nécessaire quant à son conventionnement, générant des tarifs fixés ou libres et des bases de remboursement différents) ;

 

- soit d'autres praticiens exerçants en Centre Médico-Psychologique (C.M.P.), en Centre Médico-Psycho-Pédagogique (C.M.P.P.) ou au sein d'un service hospitalier.

 

En dehors des cas de figure cités ci-dessus, toute prise en charge psychologique, psychothérapeutique, psychanalytique... est financièrement assumée dans son entièreté par le sujet qui vient consulter.

 

La plupart du temps elle se déroule en cabinet privé/libéral.

 

Les honoraires sont libres et donc directement fixés par le professionnel sollicité.

 

En outre, la plupart des courants s'accordent sur le principe d'un engagement plus important dû au paiement par la personne elle-même de ses séances, sans intervention d'un quelconque soutien financier.

 

La psychanalyse va encore plus loin sur ce point puisque S. FREUD, son créateur, renonça aux consultations gratuites pour cause de moindre participation des patients quant à leur traitement, forme de résistance à la méthode.

 

Selon lui, "l'influence correctrice du paiement" est l'unique moyen d'obtenir un investissement personnel de l'analysant qui expérimente ainsi le prix de la parole libre et par conséquent, libérée.

 


 

Q : La psychanalyse, pour quoi & pour qui?

 

R : Lorsqu'elle fut créée (il y a déjà plus d'un siècle!), la psychanalyse poursuivait avant tout un but thérapeutique et était préconisée pour des troubles somatiques, psychiques... sans cause organique avérée, c'est-à-dire résistants à toute investigation et traitements médicaux classiques.

 

Son fondateur, Sigmund FREUD, fit émerger progressivement cette technique au regard de son expérience de médecin, praticien et chercheur afin de soulagerses patients des symptômes dont la médecine ordinaire ou spécialisée ne parvenait pas à traiter.

 

Ses travaux, révolutionnaires au siècle dernier (et toujours de mise à notre époque moderne) mirent à mal le règne de la conscience et de la raison chez l'être humain. De par la démonstration et prise en compte de l'inconscient individuel, des pulsions..., il parviendra à impulser le principe que « le moi n'est pas maître dans sa propre maison ».

 

Sa volonté fut donc de comprendre et soulager ce qui échappe à l'esprit (comportements, symptômes...), gêne, fait souffrir ou rend malade.

 

Son ambition pour sa méthode ira toutefois plus loin que le traitement des névroses, s’engageant dans le fait que la psychanalyse doit amener amour et travail... Dès lors, les portes des cabinets de consultations psychanalytiques ne seront plus ouvertes qu'aux seuls malades mais de surcroit aux personnes curieuses, désireuses de mieux se connaître et volontaires pour s'engager dans un travail sur soi (dont il est certain qu'il s'inscrira dans un processus de prévention).

 

Depuis S. FREUD, nombreux psychanalystes célèbres ou moins connus (parmi ses fidèles ou dissidents) se sont relayés et ont permis de faire évoluer cette discipline innovante quant à son approche de l'individu. Si leurs écoles ou orientations peuvent différer, il est tout de même possible d'avancer la proposition que l'analyse permet de réconcilier les différences instances de la personnalité et d'être ainsi plus en accord avec soi-même.

 

De fait, il est plus aisé de trouver sa place sur une trajectoire de vie personnelle, en fonction du sens qui lui est donné. Stabilité aidant, surmonter les obstacles est de moins en moins difficile. C'est toute la place de l'acceptation, active et créative, aux antipodes de ce que l'on pourrait appeler résignation. Les concepts d'individuation (de C.G. JUNG) et de vrai self (selon D.W. WINNICOTT) illustrent parfaitement le propos.