(Avant-)

Propos

L'expérience

(symbolique)

du Divan

 

En dépit d'une démocratisation et aussi parfois d'une banalisation des consultations dites "psy", il n'est encore pas rare que la simple évocation d'une rencontre avec un spécialiste déclenche rapidement et de manière quasi automatique une représentation bien précise: le divan.

 

Si différencier les pratiques, diplômes, titres ou autres certifications n'est pas toujours aisé, il est important de rappeler qu'historiquement cet objet particulier qu'est ce divan, que l'on peut aussi retrouver (sans grand hasard) sous l'appellation de causeuse, n'est à rattacher qu'à une discipline singulière née à la fin du XIXème siècle : la psychanalyse.

 

Son fondateur, le désormais célèbre Sigmund FREUD, définit sa méthode et les règles fondamentales à son application sur la base d'une technique qu'il employait avec ses patients : l'hypnose. Ceux-ci se soumettaient alors à un examen de l'inconscient (plus particulièrement des souvenirs refoulés hors du conscient), en position allongée, pour des raisons de quiétude et de sûreté.

 

Les limites quant à la prise en charge et disparitions des symptômes de ses consultants amenèrent progressivement ce curieux Docteur à abandonner ce protocole pour fonder la cure psychanalytique. Il conservera néanmoins le cadre si particulier de ses séances passées, tel le témoin d'une histoire et d'une évolution conceptuelle. Ceci ne constituera toutefois pas une doctrine puisqu'il ajoutera : « C'est la seule qui me convienne. Un praticien doté d’une personnalité différente serait probablement obligé d’adopter vis-à-vis de ses patients une attitude différente ».

 

Force sera de constater que ses disciples (contemporains freudiens ou plus actuels), n'auront pas fait du divan un principe strict et immuable, à la différence des règles fondamentales largement éprouvées. Certains récits en témoignent tel le livre « Une saison chez Lacan » qui évoque une période de la vie de son auteur, Pierre REY, durant laquelle celui-ci s'est prêté à l'analyse. Il y précise que ses séances avec le célèbre psychanalyste Jacques LACAN (qui se sont réparties sur une période de dix ans) se sont toujours déroulées en face-à-face. Ainsi, selon ses termes : « le divan est à prendre comme métaphore » du travail engagé sur soi-même et sur son propre inconscient.

 

Nous l'aurons compris, la technique psychanalytique et la profession de psychanalyste qui en découle ne peuvent se résumer à un objet, ni même se réduire à l'usage qui en est fait (ou non!), et cela en dépit de son empreinte historique, figurative et emblématique. Ce serait renier l'avancée théorique et pratique de cette discipline basée sur des principes rigoureux de méthode et de méthodologie. Son maniement qui demande un vaste travail personnel et professionnel, à actualiser et approfondir en permanence, a amené certains professionnels à la considérer comme un art majeur.

 

Abordé du point de vue du patient, renommé pour l'occasion selon Jacques LACAN, analysant, la psychanalyse ou expérience (symbolique) du divan est surtout une aventure unique, signifiante et significative d'un parcours de vie, qui met à mal les attributs qui lui ont été donnés à tort par méconnaissance et par peur. Issue des sciences positives, elle constitue un vecteur accessible de changement et d'autonomisation, plaçant l'Homme au centre de ses applications qui se veulent avant tout plus pragmatiques et concrètes qu'intellectuelles...